• « Un monde sans murs, pas sans frontières », par Yves Charles Zarka

    L'appel de Patrick Chamoiseau et Edouard Glissant, dans le journal L'Humanité du 4 septembre, pour s'opposer à la création de ce qu'ils appellent un ministère-mur, celui de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement, ne peut laisser personne insensible. Les auteurs opposent à ce ministère une conception plurielle, diverse, multicolore, multisonore, multiculturelle du monde.

    Cet appel comporte une thèse forte sur le statut des murs et des frontières dans notre monde d'aujourd'hui, lequel peut être caractérisé selon deux déterminations à la fois corrélatives et opposées. Premièrement, comme monde de la mondialisation économique et financière où le marché et la marchandise sont divinisés, la consommation standardisée jusqu'à détruire les valeurs de l'esprit, mais aussi où la surabondance s'oppose aux pauvretés et les ivresses opulentes aux asphyxies sèches. Deuxièmement, comme monde du "Tout-Monde" qui est "la maison de tous" faite de rencontre des cultures, des civilisations et des langues qui se sont à la fois fracassées et fécondées, mais dont sort finalement un embellissement mutuel.

    Ce qui m'intéresse ici, c'est le rapport que ce texte engage entre deux dimensions qu'il ne nomme pas mais qui le structurent de part en part : la dimension politique et la dimension cosmopolitique.

    Il y a beaucoup de générosité et d'intelligence dans ce propos qui fait trembler les étroitesses d'esprit locales par une respiration globale d'une humanité multiple, diverse et ouverte sur tous les plans. Mais il y a aussi une équivoque possible : celle qui consisterait à mettre sur le même plan le politique et le cosmopolitique.

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    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-957523,0.html


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