• CSOJ - Analyse de la politique spectacle - Régis Debray
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    Dans "Ce soir ou jamais" (http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/) Régis Debray analyse la dérive démocratique vers la politique spectacle


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    Ce qui m'importe, c'est ce que l'on pensera dans deux générations", disait de Gaulle en 1969. Sentant venir la mort à Colombey et pesant chaque mot sur sa page blanche, le mémorialiste travaillait d'arrache-pied à ses Mémoires d'espoir, ses Discours et messages, pour les léguer à la jeunesse. "C'est elle qui saura reconnaître ce qui est essentiel", ajoutait-il, anxieux de savoir "s'ils vont comprendre le sens de ces textes". Deux générations ont passé, et l'essentiel a changé de face. C'est non une bibliothèque, mais un "monument audiovisuel", sous le nom improbable d'historial, qui s'offre aujourd'hui à nos lévites, aux Invalides. Dans cet Espace de Gaulle, dont le coeur est un film biographique projeté sur cinq écrans et qui serre la gorge, l'homme de plume et de pensée, l'auteur du Fil de l'épée et des Mémoires de guerre, a disparu derrière l'homme d'action et d'image. L'icône a gommé les mots, traités çà et là sur le mode images. Nos écoliers pourront voir ce que de Gaulle a fait sans avoir à se demander pourquoi il l'a fait. Au moins seront-ils surpris de constater, au fil des prises de vue et des clichés, qu'il y eut une préhistoire où un chef de l'Etat n'était pas encore tenu, du matin au soir, de sourire aux caméras. Le général s'y découvre à cru, tour à tour bougon, émoustillé, hautain, absent, rêveur - sans ce cheese d'optimisme benêt qui plaque désormais un même sourire de plâtre sur le visage de nos politiques.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/03/20/de-gaulle-au-musee-par-regis-debray_1025533_3232.html

     


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    LETTRES A <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA GENERATION DE">LA GENERATION DE</st1:PersonName> <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE">LA LIBERTE</st1:PersonName>

    <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE"></st1:PersonName> 

    <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE"></st1:PersonName>XXI- Le décervellement  de l'Occident et la trahison des élites

     

    1 - La politique et le sacré

     

    Quels seront les principes qui fonderont la politologie critique qu'appelle le "Connais-toi" de demain ? Comment deviendrez-vous de fins connaisseurs des ressorts psychobiologiques de la vassalité dont témoigne la classe politique européenne actuelle ? Votre génération détient les clés de l'avenir de l'intelligence de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName>, mais il vous faudra une anthropologie en mesure de fonder votre diagnostic sur l'autorité des Hippocrate d'une civilisation. Qu'enseignera la simianthropologie à la science politique ? Que l'espèce au cerveau scindé entre le réel et le songe se trouve dichotomisée d'avance par le couperet du concept, donc par un langage qui globalise avantageusement les savoirs et les rend panoramiques, mais qui scinde le monde entre le singulier et l'abstrait, le concret et l'universel, la terre et le ciel. Vous êtes livrés de naissance aux royaumes de l'imagination généralisatrice qu'enfantent vos voix. Le sonore vous renvoie au sommaire , le sommaire au spéculaire et le spéculaire à vos narcissismes cérébraux.

     

    http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/generation21.htm

     


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    LETTRES A <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="LA GENERATION DE" w:st="on">LA GENERATION DE</st1:PersonName> <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on">LA LIBERTE</st1:PersonName>

    <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on"></st1:PersonName> 

    <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on"></st1:PersonName>XX - Le génie prophétique de la politique

     

    1 - L'eucharistie thermonucléaire

     

    Pourquoi <st1:PersonName ProductID="la Russie" w:st="on">la Russie</st1:PersonName> et <st1:PersonName ProductID="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:PersonName> ont-elles voté le troisième train de sanctions économiques contre l'Iran ? En raison de la profondeur du fossé qui sépare la connaissance anthropologique de l'arme thermonucléaire dont les principaux dirigeants du monde disposent aujourd'hui et l'effroi irraisonné d'une opinion publique mondiale entretenue dans la méconnaissance de la nature de cette foudre. Il est évident qu'une apocalypse biblique de ce type est inutilisable sur un champ de bataille. Il s'agit visiblement d'une arme théologique au service du prestige diplomatique des grandes puissances.

    Mais au XI ème siècle, seule une super élite intellectuelle savait, avec Bérenger (1) que le mythe de la transsubstantiation eucharistique était " à l'usage d'une troupe de sots" . Aujourd'hui, la phalange cérébrale des bérengistes de l'atome se trouve aux commandes de la planète; mais elle n'a pas moins intérêt que l'Eglise du Moyen-Age à inculquer aux masses la croyance en un nouveau miracle de l'autel, celui qui fonde l'hégémonie parareligieuse des empires modernes - à savoir, la croyance que le fabuleux thermonucléaire se changerait en chair et en sang de l'histoire réelle. C'est pourquoi on ne comprend rien aux peuples et aux nations si l'on n'a pas de connaissance anthropologique de l'inconscient théologique de l'histoire et de la politique.

     

    http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/generation20.htm

     


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    LETTRES A <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA GENERATION DE">LA GENERATION DE</st1:PersonName> <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE">LA LIBERTE</st1:PersonName>

    <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE"></st1:PersonName> 

    <st1:PersonName w:st="on" ProductID="LA LIBERTE"></st1:PersonName>XIX - Une psychophysiologie de la servitude

     

    1 - Les Tartuffes de la vassalité

     

    Le défi politique que votre génération est appelée à relever n'a pas de précédent dans l'histoire de la vassalisation d'une vieille civilisation par une civilisation rudimentaire. Afin d'apprendre à exercer une lucidité et à armer un courage que vos pères ignoraient , il vous faudra prendre la mesure de la cécité feinte dont les élites asservies ne cessent de perfectionner les recettes.

    Les trois générations d' échines courbées dont l'Europe aura donné le spectacle ont inculqué à vos parents une servilité dont l'apparence de bon aloi a pu vous donner l'illusion de la dignité. Tout le génie de la vassalité est précisément de sécréter une fierté aux allures franches du collier. Vous trouverez les bouffons du roi peints en pied dans Chamfort, Vauvenargues, <st1:PersonName w:st="on" ProductID="La Bruyère. Voyez">La Bruyère. Voyez</st1:PersonName> comme ils s'exerçaient hier à flatter l'encolure de leur souverain sous les dehors d'un affichage de leur indépendance d'esprit . Il a fallu trois siècles aux courtisans d'autrefois pour apprendre l'art de caresser les monarques sous les apprêts d'une liberté de ton dont le défi trompeur n'était que le gage bien masqué de leur servilité. Par bonheur, soixante ans n'ont pas suffi à l'Europe pour réapprendre les raffinements et les ciselures de la dépendance. Vous arrivez entre chien et loup; frayez-vous un chemin dans la nuit où tous les chats sont gris et vous enseignerez à <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> de demain à rire de la valetaille dorée d'aujourd'hui.

     

    http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/generation19.htm


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    Curieux courriel. J'apprends l'existence d'une commission "Réformer la lecture, moderniser le livre", qui serait présidée par Marc Levy, assisté de Paul-Loup Sulitzer et de Michel-Edouard Leclerc. Créée, me dit-on, à l'initiative de l'Elysée, elle serait en passe de "finaliser" un certain nombre de propositions tendant à redonner, je cite, sa dynamique et sa compétitivité à "une branche industrielle passablement nécrosée qu'il convient de raccorder aux forces vivifiantes de la modernité". Show-biz et quick money.

    Un bon point cependant. Le prérapport épargne au lecteur les fastidieuses platitudes habituelles. Ici, c'est franco de port : "L'heure est venue de briser la croûte de contraintes anachroniques, de frilosités corporatives et d'interdits bureaucratiques qui condamne la chaîne du livre tout entière (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothèques publiques) à une prompte faillite. Dépoussiérage ou naufrage, telle est l'alternative." Comme les auteurs affirment ne vouloir qu'un seul juge, le public, je ne crois pas leur porter tort en me faisant ici publiquement l'écho de quelques-unes de leurs recommandations.

     

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/03/06/depoussierer-les-livres-par-regis-debray_1019536_0.html


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    Neuilly, mon beau miroir. Ne pas pleurer, ne pas rire, comprendre. Les riches y forment une chic famille : 2,6 % de logements sociaux, impôt sur la fortune à tous les étages, 85 % pour le bon camp. Une droite soviétique, à qui personne ne veut ni ne peut du mal. Pas de menace sérieuse sur cette terre de bonheur, cet entre-soi rentier, aéré et verdoyant. Sauf une : l'unanimité. Et donc : divisions, dissidences, trahisons. Embrouillamini. Quand l'étrange étranger disparaît, les lignes de front s'estompent, brouillard propice aux petits meurtres entre amis. Un zeste de lutte de classes aurait permis un vrai rassemblement, mais les frères ennemis n'ont qu'un défaut, rédhibitoire : rien ne les sépare sur le fond. Le bon M. Raffarin a raison : "Celui qui sème la division récolte le socialisme." Et Prud'homme, son alter ego, complétera : qui moissonne les roses du socialisme sème dans son propre champ la zizanie. Fin des batailles rangées. Début des trajectoires individuelles, autant dire des duels inexpiables. "On ne parle que des gens, pas des programmes", se plaint une jeune électrice dans cette jungle en pierre de taille. Elle proteste en notre nom à tous.

    Neuilly, mon beau brouillon. Changeons de focale. Qu'est-ce qui sépare en substance gauche et droite aujourd'hui ? Alain disait qu'à cette question il reconnaissait aussitôt l'homme de droite. Et nous, un siècle après, l'homme de gauche. Il y a cent ans, les conservateurs vomissaient <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la République">la République</st1:PersonName>, et les socialistes, le capitalisme (chaque camp se définissant par ce rejet même). La droite, depuis lors, a épousé Marianne en secondes noces, et la gauche, le FMI. Embrassons-nous, Folleville. Que reste-t-il des marqueurs de 1890 et de 1936 ? Les solidarités collectives opposées au sauve-qui-peut individualiste ? Le "Du bonheur et rien d'autre" est en facteur commun. La lutte de classes ? Celles-ci se définissaient par "leur place dans le processus de production". La société du loisir et des services immatériels ne facilite pas le repérage.

     

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/21/la-decennie-des-crabes-par-regis-debray_1014155_3232.html


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    Les enfants juifs assassinés par les nazis n'avaient commis qu'une "faute" : celle d'être nés. Telle est la barbarie raciste : s'en prendre à un peuple comme tel. Comment comprendre ce crime collectif, dans son caractère spécifique, sans une claire distinction du crime de guerre et du crime contre l'humanité, ce crime qui vise l'humanité de l'homme et cherche à la détruire après l'avoir mise à nu ? Comment prendre la mesure du geste nazi dans le processus qui va de la stigmatisation par l'étoile cousue à l'interdiction professionnelle, du parcage en lieux maudits au transport en wagons à bestiaux, de l'expérience médicale sur les corps à l'éradication patiente de la conscience humaine ? Une mystique de la race et des constructions idéologiques délirantes sur la cause de tous les problèmes s'était mise en place. Dans le contexte d'une crise économique ravageuse, elle avait relayé le thème religieux ancestral. On sait le mal que fit le glissement de l'antijudaïsme religieux à l'antisémitisme ethnique, glissement opéré sans que les autorités religieuses, maîtresses des écoles d'alors, tentent de l'empêcher. Bref, comment comprendre la hargne antisémite sans restituer les causes qui débouchèrent sur l'innommable, sur l'horreur absolue qui laissa sans voix ceux qui la découvrirent d'abord...

     

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/02/19/le-devoir-d-histoire-condition-du-devoir-de-memoire-par-henri-pena-ruiz_1013189_0.html


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    LETTRES A <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="LA GENERATION DE" w:st="on">LA GENERATION DE</st1:PersonName> <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on">LA LIBERTE</st1:PersonName>

    <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on"></st1:PersonName> 

    <st1:PersonName ProductID="LA LIBERTE" w:st="on"></st1:PersonName>XVIII - Toute la vérité sur la politique étrangère française

     

    Charlie Chaplin avait compris avec dix ans d'avance sur son temps que la guerre de la culture était devenue mondiale et qu'elle serait l'âme de la politique moderne . Mais les armes du savoir et les yeux de l'intelligence qui lui permettaient de traiter de la crise de 1929 dans Monsieur Verdoux et du nazisme dans Le Dictateur ne permettent plus de rendre compte de l'auto-vassalisation des peuples démocratiques qui soutiennent l'extension systématique des bases militaires américaines en Europe (Camp Bondsteel au Kosovo)  et dans le monde , alors que cette expansion territoriale sans limites d'une démocratie devenue un empire guerrier se fonde désormais sur le culte même de la " Liberté " et de la " Justice ".

    Pour engager le combat nouveau contre la tyrannie qui menace notre siècle, il faut un approfondissement du regard de l'humanité sur elle-même, donc une révolution anthropologique porteuse d'une mutation radicale des méthodes d'interprétation classiques du savoir historique et de la politique. Comment apprendre à regarder une civilisation dans le miroir des idéalités qui la trompent ? Comment la culture, qui épaulait seulement la politique, redeviendra-t-elle, comme au XVIe siècle, le creuset du cerveau du monde et du destin des nations ? (...)

     

    Lire la suite :

    http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/europolitique/generation18.htm

     


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    Le philosophe Régis Debray et l'ancien ambassadeur d'Israël en France Élie Barnavi, débattent de la situation en Israël, des religions et du rôel de l'Europe.

     

    LE FIGARO. Régis Debray, vous évoquez dans la préface de votre livre un «voyage au bout de la haine» . Faut-il penser que vous êtes revenu de Terre sainte encore plus désabusé sur les capacitésde tolérance des religions ?

     

    Régis DEBRAY. Disons plus lucide, et encore plus inquiet. Le drame réside en ceci que les religions révélées sont autant meurtrières que vivifiantes. La cohésion collective qu'elles assurent implique une démarcation par rapport à l'identité voisine. Autrement dit les religions, et plus largement les cultures, construisent des murs en même temps que des rassemblements. Et je ne vois pas comment on peut unir sans séparer. Cette dimension tragique est inhérente non au spirituel mais au fait collectif du religieux.

     

    http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/08/01005-20080208ARTFIG00736-regis-debray-elie-barnavi-le-proche-orient-l-islam-et-nous-.php


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  • <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p> 

    Où la justice française en est-elle ?

     

    M. Lambda se rend devant <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cour">la Cour</st1:PersonName> européenne de Justice

     

    Le procès intenté à M. Lambda se distingue de celui dont les accusés d'Outreau ont été les victimes en ce qu'il demeure d'autant plus microscopique et sans intérêt dans l'ordre temporel qu'il se révèle titanesque à titre paradigmatique et symbolique ; car il soulève la question des relations pacifiées ou tumultueuses du Ministère publique avec la justice civile au cœur des démocraties européennes placées sous le joug des garnisons d'un empire lointain depuis plus de soixante ans. Du coup, l'apparition d'une classe de notables locaux sur le point de se rendre maîtres de l'Etat de droit et de tout l'appareil de la justice française soulève un problème anthropologique au cœur du politique ; car cette caste demeurera évidemment bien incapable par nature de jamais armer l'Europe du souffle politique qui lui redonnerait un destin dans l'histoire et qui permettrait à <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> de retrouver sa vocation mondiale . (...)

    Le litige que j'ai plaidé en première instance sur ce site il y a quelques jours va maintenant prendre tout son sens politique et toute sa portée juridique, puisque je vais le plaider de ce pas devant <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cour">la Cour</st1:PersonName> européenne de Justice, ce qui me permettra d'interroger cette haute instance sur sa philosophie du droit . (...)

     

    Lire la suite : http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/actualite/instance2.htm

     


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    « L'intérêt général démagnétisé » par Régis Debray

     

    La photo de groupe du conseil municipal ? "J'ai mis deux ans, me répond le maire de Puy-Guillaume, en Auvergne, 2 700 habitants, avant de pouvoir réunir mes vingt-trois conseillers sur les marches de la mairie. Les agendas ne collaient jamais. Il y en avait toujours un avec un empêchement. Une belle-mère malade, des vacances au comité d'entreprise de la verrerie, une partie de pêche, le match de foot. Au club de sport de la commune, on ne trouve plus guère de bénévoles. Et quand l'instit annonce une grève, la réaction des parents n'est plus : "Zut, une journée d'école de perdue pour le petit", mais : "Qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire demain ?"" Le républicain à l'ancienne ne s'y reconnaît plus. Où est passé l'intérêt général ? Le long terme ? Le privé et l'immédiat ont tout avalé.

    Ce "perso" d'abord, quel boute-en-train ne le déplore ? Casse-tête tous azimuts : trouver la bonne date. Amicale sportive, assemblée diocésaine, loge franc-maçonne, comité de rédaction, cellule ou section de parti, bureau de l'association : pas de chance, on est toujours pris ce jour-là. Certes, un vrai Parisien ne "zappe" pas un plateau télé, ni une réunion de copropriétaires, ni un dîner du Siècle. On a tous l'instinct de notre intérêt. Fric et frime nous assignent et mobilisent ...

     

    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/02/07/l-interet-general-demagnetise-par-regis-debray_1008625_3232.html

     


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