• DENIAU : « Un modéré qui exécrait les prudences » Bertrand Poirot-Delpech (1929-2006)

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p> 

    « Quel courage !" C'est l'exclamation qui vint, tout au long de 1995, aux centaines de milliers de lecteurs de Mémoires de sept vies, best-seller de l'année, et dont le deuxième tome fut publié à l'automne 1997. Il faudrait un terme encore plus noble que le courage pour cerner la force d'âme que Deniau a dû opposer, des années durant, au harcèlement des maladies et des traitements qu'elles appelaient. Superstitieux comme "trente-six Bretonnes" (c'était son expression), sans renoncer à un rationalisme lumineux, Deniau a pu ressentir cette accumulation de douleurs et de handicaps comme un coup du destin chargé de sens, après une existence à laquelle tout souriait et marquée, dès ses débuts, par l'endurance physique, le goût de l'exploit intrépide. En mer, l'exemple de Gerbault ou de Monfreid, plus que l'esprit de croisière, hantait cet explorateur dans l'âme, au profil de cadet de Gascogne. A bord de petits voiliers rafistolés aux moindres frais, il embarquait ses amis dans des raids plus d'une fois conclus avec les voiles en loques, des haubans arrachés et de l'eau au-dessus des planchers. Des nuits entières, il vivait ces bravades comme des défis capitaux, une affaire entre les étoiles et lui. C'était pour lui le bonheur parfait de les nommer une à une. Sur cette jubilation proprement métaphysique, il a écrit des choses dont tout marin professionnel ou amateur a fait sa bible. La mer est ronde trône dans tous les carrés, des dériveurs aux sous-marins stratégiques.

    <o:p> </o:p>

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-859699,0.html


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter