• « Crise financière : surmonter les trois crises » par Laurent Fabius

     

    Le monde a peur et beaucoup de Français aussi. Malgré les apaisements officiels, les épargnants se demandent si leurs avoirs ne vont pas disparaître dans <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la tourmente. Les">la tourmente. Les</st1:PersonName> chefs d'entreprise constatent un fort ralentissement des affaires et du crédit. De nombreux salariés et retraités s'inquiètent. La prétendue séparation entre une Amérique gangrenée et une Europe immunisée, entre une finance fragile et une économie réputée solide, cette séparation vole en éclats. Les dirigeants en place agissent comme ils le peuvent, mais leurs errements passés renforcent souvent les inquiétudes plutôt qu'ils ne les apaisent. Que faire ?

    Comprendre qu'il n'y a pas une crise, mais au moins trois. Et simultanément agir.

    La première crise est américano-mondiale. Tout est parti des Etats-Unis, les subprimes et le reste. Pourquoi ? Parce que ce pays domine et symbolise notre système. Cette crise-là, celle qui restera dans les mémoires comme la marque spécifique, c'est la grande crise de l'argent fou. Il était fou de prêter sans garanties ni limites, en escomptant que la valeur des biens immobiliers monterait jusqu'au ciel et permettrait aux emprunteurs de rembourser.

    Il était fou de transformer, bonus astronomiques à la clé, des déchets toxiques financiers en créances titrisées, permettant de spéculer dans l'opacité. Il était fou d'évaluer les actifs des entreprises à leur cours instantané, transformant par là même les baisses en effondrement. Il était fou de laisser les agences de notation sans visibilité ni contrôle suffisants, les fonds spéculatifs broyer leurs proies, et les paradis fiscaux abriter toute cette folie d'enfer, eux qui cesseraient d'exister si les principales nations le décidaient vraiment, comme je l'ai, souvent dans le passé, demandé au nom de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France. Bref">la France. Bref</st1:PersonName>, il était fou de faire de l'argent une religion et du tout-marché son grand prêtre.

     

    http://www.laurent-fabius.net/article1129.html


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