• « CNRS : une institution performante », par Edouard Brézin et Albert Fert

     

    Le système français d'enseignement supérieur et de recherche est difficile à appréhender : beaucoup d'universités, une grande variété d'écoles (ingénieurs, commerce, sciences politiques), des organismes publics de recherche et des agences de financement. Comment s'y retrouver alors que l'on entend tant d'avis contradictoires sur le rôle du CNRS ou sur l'intérêt respectif des universités et des grandes écoles, avis marqués plus souvent par l'idéologie que par une compréhension de nos atouts et de nos faiblesses ?

    Il est bien connu que cette complexité vient d'une histoire dans laquelle l'ajout de nouvelles structures a toujours été préféré aux réformes de fond. La création du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), à l'aube de la seconde guerre mondiale, partait du constat d'une université imperméable aux avancées des sciences contemporaines ; la microbiologie, la physique quantique, étaient absentes des cours des années 1950. Le premier CNRS ignora largement l'université, créant souvent ses laboratoires et même ses campus propres.

    En 1965, Pierre Jacquinot, qui dirigeait l'organisme, comprit la nécessité d'attirer de jeunes étudiants dans ses laboratoires et le bénéfice que tirerait la modernisation de l'enseignement d'un partenariat avec le CNRS. Cette mixité est aujourd'hui la règle pour presque tous les laboratoires dits "du CNRS", qui comportent en fait un peu plus d'enseignants-chercheurs que de chercheurs du CNRS. C'est bien l'intrication entre ce dernier et l'université qui a fait que la recherche française "tient la route" dans certains domaines.

     

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-994226,0.html


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