• ARTPRESS N°359 - Septembre : « Certifié ridicule » par Catherine MILLET

    « Certifié ridicule » par Catherine MILLET


    Alors qu'on espérait, neuf ans après l'exposition Présumés innocents, que Henry-Claude Cousseau, alors directeur du musée où elle avait eu lieu, le CAPC de Bordeaux, et les commissaires qui l'avaient organisée, Marie-Laure Bernadac et Stéphanie Moisdon-Trembley, bénéficieraient du non-lieu sollicité par le procureur de la République, les voilà renvoyés devant le tribunal correctionnel. Les juges d'instruction, Jean-Louis Croizier et Marie-Noëlle Billaud, gardiens d'airain du désormais célèbre amendement Jolibois (communément connu sous le nom de « loi scélérate »), ont retenu contre eux les accusations de « diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique » et de « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité, accessible à un mineur ». Le procès devrait se tenir dans l'année. Les accusés risquent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.

    L'un des deux plaignants s'est désisté ; quarante-cinq personnes sur quarante-sept qui avaient accompagné les groupes d'enfants dans leur visite de l'exposition, interrogées par la police, ont témoigné de leur satisfaction contre deux seulement manifestant de la réprobation ; le rectorat a rendu compte des appréciations positives des chefs d'établissement scolaire ; le responsable de la surveillance du musée a déclaré qu'aucun mineur n'avait pu avoir accès aux œuvres litigieuses du fait d'un parcours balisé et de la surveillance exercée à cet effet ; enfin, les artistes sont tous connus et représentés dans des institutions publiques.

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    http://www.art-press.fr/index.php?v=Xedit

    Art et Justice : Catherine Millet nous livre là une pièce supplémentaire d'un procès multiséculaire. Quand la justice sanctionne l'Art contemporain, quoiqu'on en dise, c'est le signe d'un dérèglement profond, politique et culturel (NDLR des Clubs).


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