• ART PRESS Février 2008

     

    « L'enfer pour tous » par Catherine MILLET

     

    L'exposition que <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Bibliothèque">la Bibliothèque</st1:PersonName> nationale de France consacre à l'Enfer, Eros au secret (jusqu'au 2 mars) est remarquable à plus d'un titre. On y découvre des trésors, manuscrits, éditions rares et gravures, des plus anciens aux plus modernes, le long d'un parcours à la fois didactique et ludique ; on y apprend l'histoire-même de cet Enfer, création relativement récente du puritain 19e siècle, supprimé dans l'après-68, puis rétabli non en tant que zone interdite mais catégorie nécessaire, témoignant de la transformation du regard porté sur ces œuvres, et accessible aux chercheurs ; enfin, que <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la BnF">la BnF</st1:PersonName> consacre une exposition à cet Enfer est un fait qui marque symboliquement l'évolution profonde des mentalités dans notre société. Hélas, un reste de pusillaminité altère quelque peu cet acte. On a cru bon d'interdire l'exposition aux moins de seize ans. Interdiction qui n'a pas de sens. Quel adolescent de quinze ans n'a pas déjà eu accès, via Internet ou même de banals magazines, à des représentations explicites de l'acte sexuel ? De plus, au regard de la loi, seule existe l'interdiction aux moins de dix-huit ans, ce qui signifie que n'importe quel grincheux pourrait porter plainte contre <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la BnF">la BnF</st1:PersonName> sous prétexte que son rejeton de dix-sept ans et demi s'y serait égaré. Que <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la BnF">la BnF</st1:PersonName> prenne le soin d'avertir son public, soit, mais fallait-il en passer par cette interdiction absurde ? La justification annexe, avancée par les commissaires de l'exposition dans le petit journal de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la BnF">la BnF</st1:PersonName>, à savoir que l'interdiction attisera la curiosité du public qui, de ce fait, viendra en plus grand nombre, nous paraît du pur jésuitisme?! Pour notre part, nous pensons qu'un simple avertissement à l'entrée de l'exposition (comme on en voit un dans l'exposition Courbet au Grand Palais, à l'entrée de la salle où est accroché l'Origine du monde) suffisait.

     

    http://www.artpress.com/index.php?v=Xedit


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